Biographie de Stéphane Mallarmé

Biographie

(basée sur la biographie publiée sur le site du centenaire mallarme.org)

1842

18 mars Etienne Mallarmé, dit Stéphane, nait à Paris, 12, rue Laferrière. Son père, Numa, est fonctionnaire de l’Enregistrement, né en 1805. Sa mère est Elisabeth Félicie Desmolins, née en 1819.

1845

25 mars naissance de sa sœur Marie, dite Maria, à Paris.

1847

2 août sa mère, Elisabeth Mallarmé, meurt au retour d’un voyage en Italie ; son grand-père est nommé subrogé tuteur.

1848

22 octobre les deux enfants vont avec leur grand père à Dijon
27 octobre remariage de leur père avec Anne Mathieu, âgée de dix-neuf ans. De ce second lit naîtra un fils et trois filles
22 octobre les deux enfants viennent habiter chez leurs grands-parents Desmolins à Passy.

1850

Stéphane Mallarmé entre dans une pension aristocratique à Passy.

1851

son père revient à Paris comme sous-chef à la première division de l’Enregistrement.

1852

6 octobre il entre au Pensionnat des Frères des Ecoles Chrétiennes, à Passy (rue Basse). Sa conduite et son travail y sont peu satisfaisants.

1853

Mars son père est nommé Conservateur des hypothèques à Sens.
Octobre il est obligé de redoubler sa classe au collège Passy.

1854

18 juin il fait sa première communion.

1855

Fin mars il est renvoyé du pensionnat de Passy en raison de son manque d’application et de sa mauvaise tenue.
Août-
septembre vacances chez son père à Sens.

1856

15 avril il devient pensionnaire au lycée impérial de Sens.
6 octobre il entre en troisième à ce même lycée.

1857

21 mai Maria fait sa première communion
10 août distribution des prix à Sens (il reçoit le troisième accessit de composition française et le premier accessit de version grecque).
31 août mort de sa sœur Maria, à Passy.
5 octobre il entre en seconde au lycée de Sens.

1858

Juillet il écrit « Cantate pour la Première Communion » et « Ce que disaient les trois cigognes ».

1859

il écrit de nombreux poèmes qui formeront « Entre quatre murs ».
Juillet sa jeune amie anglaise Harriet Smyth meurt ; il compose « Sa fosse est creusée … ».

1860

il rassemble les poèmes qui lui plaisent et se constitue une anthologie. Il commence à traduire les poèmes d’Edgar Poe.
1er mars son grand-père Desmolins prend sa retraite et vient se retirer à Versailles (23, rue Neuve).
10 août il échoue au baccalauréat.
21 août il passe trois semaines de vacances chez ses grands-parents à Versailles.
8 novembre il obtient le grade de bachelier.
26 décembre il entre comme surnuméraire chez le receveur de l’Enregistrement de Sens.
il écrit « Galanterie macabre », « A une petite laveuse blonde ».
Fin de l’année il se lie d’amitié avec Emmanuel des Essarts, qui vient d’être nommé, le 8 octobre, professeur de lettres au lycée de Sens.

1862

il écrit « Haine du pauvre » (première version d’ « Aumône »).
Janvier il songe à devenir professeur d’anglais, mais son grand-père qui exerce toujours sa tutelle refuse.
25 février il publie « Placet » dans Le Papillon.
15 mars il publie « Le Guignon » et « Le Sonneur » dans L’Artiste.
11 mai « Le Carrefour des Demoiselles », plaquette en collaboration avec des Essarts, voit le jour.
Fin juin Il tombe amoureux de Marie Gerhard, gouvernante allemande dans une famille de Sens.
13 juillet « Soleil d’hiver » dans Le Journal des Baigneurs.
15 septembre « Hérésies artistiques » dans L’Artiste.
29 septembre il passe une merveilleuse journée avec Marie dans la forêt de Fontainebleau.
8 novembre il part avec Marie pour l’Angleterre. Il s’installe à Londres, 9 Panton Square.

1863

9 janvier Marie revient en France. Mallarmé l’accompagne jusqu’à Boulogne, puis revient à Londres, 16 Albert Terrace, Knightsbridge.
10 février retour de Marie à Londres.
4 mars Marie se rend à Bruxelles.
Fin mars Mallarmé la rejoint quelques jours puis revient en France. Il est réformé par le conseil de révision.
12 avril son père meurt.
15 avril « Le Sonneur » est publié une nouvelle fois dans L’Artiste.
Fin avril il repart pour Londres avec Marie ; il y habite 6 Brompton Square.
10 août il se marie avec Marie Gerhard à Kensington.
Fin août les deux époux reviennent à Paris, puis à Sens.
14 septembre il obtient son Certificat d’aptitude pour l’enseignement de l’anglais.
3 novembre il est chargé, comme suppléant, de cours d’anglais au Lycée Impérial de Tournon.
23 novembre il commence ses cours.
6 décembre il s’installe au 19, rue Bourbon, à Tournon.

1864

12 janvier « L’Azur » est terminé et envoyé à Cazalis.
Février Emmanuel des Essarts est nommé professeur de rhétorique à Avignon.
Avril il reçoit la visite de Glatigny et de des Essarts.
Juillet premier voyage à Avignon, où il rencontre des Essarts.
6-8 août deuxième voyage en Avignon ; il rencontre Mistral. Il séjourne ensuite à la Grande Chartreuse.
Octobre il commence « Hérodiade ».
19 novembre naissance de sa fille Geneviève.

1865

Février nouveau voyage en Avignon pour y rencontrer des Essarts.
Début de l’été il compose l’intermède du « Faune ».
Septembre voyage à Paris pour présenter le « Monologue d’un Faune » au comité de lecture de la Comédie Française.
Octobre A Tournon, il change de domicile : 2, allée du Château. C’est là qu’il écrira « Les Fleurs », « Soupir », « Brise marine », « Don du poème », « Sainte », « Hérodiade », « L’Après-midi d’un Faune ».« C’est là que j’ai rêvé ma vie entière » dira-t-il. Des Essarts est nommé professeur de rhétorique à Moulins.
Milieu Octobre il se remet à « Hérodiade » et rédige l’ « Ouverture ancienne ».
14 décembre il assiste à Versailles à l’enterrement de son grand-père Desmolins. A Paris a lieu un réveillon en son honneur ; Leconte de Lisle le préside.

1866

Il termine l’ « Ouverture ancienne ».
Mars-Avril début de la crise métaphysique. Il passe les vacances de Pâques chez Eugène Lefébure à Cannes.
12 mai publication de dix poèmes dans la livraison du Parnasse contemporain.
Fin juin Lefébure vient passer plusieurs jours à Tournon.
Eté il passe une partie des vacances en Provence et rencontre Mistral (16 août). Nouvelle version du « Faune ».
26 octobre nommé au lycée de Besançon. Cette mutation est une sanction consécutive aux notes administratives peu favorables et aux plaintes des parents d’élèves qui apprécient peu les poèmes publiés dans le Parnasse contemporain.
Début nov. il s’installe à Besançon : 36, rue de Poithune.
22 novembre Verlaine lui écrit pour la première fois et lui envoie Poèmes saturniens.

1867

Il n’aime guère sa nouvelle résidence : « Je viens de passer une année effrayante » écrit-il à Cazalis le 14 mai.
Juillet Lefébure séjourne à Besançon.
Août il passe ses vacances dans le Jura près de la frontière suisse.
6 octobre il s’installe à Avignon où il vient d’être nommé au Lycée. Il habite 8, place Porthail-Matheron.

1868

Janvier Des Essarts est nommé professeur à Orléans.
13 août il va avec Cazalis voir Mistral à Avignon. Il passe ses vacances à Bandol.
Septembre il revient à Avignon.
Novembre-
Décembre à l’aller et au retour d’un voyage en Afrique du Nord, Cazalis s’arrête chez Mallarmé.

1869

Mars il envoie « Hérodiade » au Parnasse contemporain.
Mai mort de sa grand-mère Desmolins à Versailles.
Eté il passe ses vacances aux Lecques, dans le Var ; il y commence « Igitur », où il transpose ses deux années de crise sprirituelle. Il pense préparer sa licence de lettres.
Décembre Glatigny séjourne quelque temps chez lui.

1870

20 janvier à sa demande, il est mis en congé. Il fonde un cours privé d’anglais pour jeunes filles.
7 mars il achète toute sa « bibliothèque linguistique » en vue d’une thèse de doctorat.
6 août il lit à Villiers de l’Isle-Adam et à Catulle Mendès « Igitur ».
Il reste à Avignon durant la guerre.

1871

Il souhaite obtenir un poste à Paris.
28 mai visite d’adieu à Mistral.
29 mai il part pour Sens.
Juin il habite à Paris, chez Mendès. Il rend visite à Leconte de Lisle.
16 juillet naissance de son fils Anatole.
9-21 août il accomplit un voyage en Angleterre.
25 octobre il est chargé de cours au Lycée Fontanes, à Paris.
Fin novembre il s’installe à Paris : 29, rue de Moscou (il résidait auparavant à l’hôtel des Etrangers, rue Vivienne). Publication de la « Scène d’Hérodiade » dans Le Parnasse contemporain. Il se brouille avec Lefébure.

1872

1er Février L’Art libre (Bruxelles) publie de nouveau cinq poèmes en prose déjà parus. « Je redeviens un littérateur pur et simple » (Corr. I, p.342).
1er juin il rencontre Rimbaud au dîner des « Vilains Bonshommes ». Il publie ses traductions des poèmes de Poe dans La Renaissance artistique et littéraire.
14-18 juillet voyage à Londres pour l’Exposition Internationale.
21 juillet il habite à Paris, chez Mendès. Il rend visite à Leconte de Lisle.
23 octobre mort de Théophile Gautier.

1873

Avril début des relations avec Manet.
16 Avril Glatigny meurt.
Août il séjourne en Bretagne.
Octobre il écrit « Toast funèbre » pour Le Tombeau de Théophile Gautier.
24 novembre sa demi-soeur, Jeanne Mallarmé se marie.

1874

25 février il rencontre Zola chez Manet.
1er mars « Le Démon de l’analogie » est publié dans La Revue du Monde nouveau.
3 juillet il envoie « L’Après-midi d’un Faune » à Lemerre qui le refuse pour Le Parnasse contemporain.
6 août il séjourne pour la première fois à Valvins, au bord de la Seine, près de Fontainebleau.

6 septembre il fait paraître le premier numéro de La Dernière Mode, que suivront sept autres numéros.
4 novembre début de la correspondance avec Zola.

1875

11-13 mars Lemerre refuse sa traduction du « Corbeau » de Poe, illustrée par Manet.
15 mars il s’installe définitivement dans l’appartement du 87, rue de Rome.
14 août il part pour Londres et séjourne chez John Payne. Il rencontre Arthur O’Shaughnessy, à qui il enverra des articles pour l’Atheneum.
Décembre séjour de O’Shaughnessy chez Mallarmé.

1876

10 avril il édite Vathek de Beckford et publie « L’Après-midi d’un Faune ».
Septembre il séjourne à Valvins. Il publie dans The Art Monthly Review un long article : « The Impressionnists and Edouard Manet ».
Octobre Manet peint son portrait.
Décembre Deuxième séjour de O’Shaughnessy chez Mallarmé.

1877

« Petite Philologie à l’usage des Classes et du Monde : les Mots anglais ».
3 février il demande à Nadar de le photographier.
Mars il publie ses dernières traductions des poèmes de Poe dans La République des Lettres.
11 décembre première allusion aux Mardis, qui vont devenir très vite célèbres : « Je suis à la maison tous les mardis soirs » (Corr. II, P. 157).

1878

23 Avril il se rend en visite chez Victor Hugo.
4 mai pour Zola, il cherche une maison près de Fontainebleau. Son fils, Anatole, est gravement malade.
Novembre début de la correspondance avec Robert de Montesquiou.

1879

Eté longue maladie d’Anatole
8 octobre mort d’Anatole

1880

Atteint par ce deuil, Mallarmé tombe malade et reste deux mois alité.
Eté il passe sa convalescence à Valvins.
Octobre Banville lui fait obtenir un travail de traduction : « L’Etoile des fées ».
Il publie « Les Dieux antiques ». Les séances du mardi soir rue de Rome commencent à rassembler les jeunes artistes et les jeunes écrivains.

1881

13 janvier début de la correspondance avec Gustave Kahn.
17 janvier Mallarmé invite Verlaine aux Mardis.

1882

29 octobre première lettre à Huysmans qui est en train d’écrire « A rebours ». Il l’invite aux Mardis.

1883

13 février mort de Wagner.
30 avril mort de Manet.
14 juillet il est nommé Officier d’Académie.
22 août il permet à Verlaine de parler de lui dans son étude sur « Les Poètes maudits ».
Novembre
-décembre publication de l’étude de Verlaine, accompagnée de plusieurs poèmes de Mallarmé.

1884

Début de l’amitié amoureuse avec Méry Laurent.
8 février « Apparition » est mis en musique par Debussy. Son adresse devient dorénavant 89, rue de Rome.
Septembre Publication d’ « A Rebours ».
Octobre il est nommé professeur d’anglais au Lycée Janson de Sailly.

1885

Janvier il publie « Prose » dans la Revue Indépendante.
2 février début de la correspondance avec Odilon Redon.
7 mars début de la correspondance avec René Ghil.
16 mars il obtient un congé jusqu’au 30 juin.
23 mai mort de Victor Hugo.
Juillet il publie, dans la Revue wagnérienne, « Richard Wagner, Rêverie d’un poète français ».
Octobre il est nommé professeur au Collège Rollin. Il entre en relations avec l’éditeur Vanier.
16 novembre il envoie une « Lettre autobiographique » à Verlaine pour Les Hommes d’aujourd’hui.
26 novembre début de la correspondance avec Henri de Régnier et Vielé-Griffin.

1886

8 janvier il publie « Hommage à Wagner » dans la Revue wagnérienne.
Juin séjour à Valvins.
Août il écrit « Avant-dire » pour le Traité du Verbe de René Ghil.
Septembre séjour à Valvins.
Novembre il commence à publier ses « Notes sur le théâtre » dans la Revue indépendante.

1887

Mars « L’Après-midi d’un Faune » est publié par les éditions de la Revue indépendante.
Octobre les mêmes éditions publient « Les Poésies de Stéphane Mallarmé ».

1888

Avril il rompt avec René Ghil.
Mai la traduction de la conférence de Whistler « Ten o’clock » paraît dans la Revue indépendante.
Début juin séjour à Valvins.
Juillet « Les Poèmes d’Edgar Poe » paraissent à Bruxelles chez Deman.
Eté séjour à Valvins, entrecoupé du 13 au 23 août par un voyage en Auvergne avec Méry Laurent.
8 octobre il revient à Paris.

1889

12 mars il prend l’initiative d’une souscription afin d’aider Villiers de l’Isle-Adam. Il envoie une lettre circulaire à cinquante écrivains et artistes.
23 juillet il part pour Valvins.
19 août mort de Villiers.
7-10 septembre il séjourne à Royat.
11 septembre il envoie une lettre à Méry Laurent pour lui annoncer qu’il en revient avec elle à une simple amitié amoureuse.

1890

10 février il fait une tournée de conférences (sur Villiers) en Belgique (Bruxelles, Anvers, Gand, Liège, Bruges).
20 février il revient à Paris.
27 février il prononce sa conférence sur Villiers chez Berthe Morisot ; elle est publiée, le 15 mai, dans La Revue d’aujourd’hui, puis en plaquette.
20 octobre il reçoit la première lettre que lui adresse Paul Valéry.
Novembre « Billet à Whistler » paraît dansThe Whirlwind.

1891

Février il préside le banquet donné à la Salle des Sociétés savantes en l’honneur de Jean Moréas.
11 mars il est interviewé par Jules Huret pour son « Enquête sur l’évolution littéraire ».
25 mars il obtient un congé de trois mois pour raison de santé.
Mai « Pages » est publié chez Deman avec un frontispice de Renoir.
Octobre il reçoit la première visite de Paul Valéry.

1892

Collabore à The National Observer.
Juillet il accepte de présider le comité pour le monument Baudelaire.
Novembre il publie « Vers et Prose » à la Librairie Académique Perrin, avec un portrait de lui par Whistler.

1893

15 février au banquet de La Plume, il récite « Salut ».
Août il obtient un congé de trois mois. Deuxième édition de « Vers et Prose ».

1894

6 janvier il est admis à la retraite.
27 février il part pour Londres et prononce une conférence à Oxford et à Cambridge (« La Musique et les lettres »).
22 décembre première audition du « Prélude à l’après-midi d’un Faune » de Debussy.

1895

16 janvier banquet donné en l’honneur de Puvis de Chavannes.
Février il commence à publier « Variations sur un sujet » dans la Revue blanche.
Avril-mai « A la nue accablante » paraît dan Pan.
3 août « Toute l’âme résumée » paraît dans Le Figaro.

1896

9 janvier mort de Paul Verlaine.
27 janvier il est élu prince des poètes. Il donne une préface à la plaquette sur Berthe Morisot.

1897

Janvier « Tombeau » (de Verlaine) paraît dans la Revue blanche.
2 février un banquet est organisé en son honneur.
Mars de jeunes poètes lui offrent un album de poèmes écrits pour l’honorer.
Mai il passe le printemps à Valvins et travaille à parfaire « Les Noces d’Hérodiade ». Il fait paraître « Divagations » chez Fasquelle et publie « Un coup de dés » dans la revue Cosmopolis.

1898

9 septembre il meurt à Valvins, victime d’un étouffement.

1899

« Les Poésies » paraissent chez Deman.