Chanson bas


Chanson bas

Stéphane MALLARMÉ

première parution : 1889

I (le Savetier)

Hors de la poix rien à faire Le lys naît blanc, comme odeur Simplement je le préfère À ce bon raccommodeur.

Il va de cuir à ma paire Adjoindre plus que je n’eus Jamais, cela désespère Un besoin de talons nus.

Son marteau qui ne dévie Fixe de clous gouailleurs Sur la semelle l’envie Toujours conduisant ailleurs.

Il recréerait des souliers, O pieds ! si vous le vouliez !

II (La Marchande d’Herbes Aromatiques)

Ta paille azur de lavandes, Ne crois pas avec ce cil Osé que tu me la vendes Comme a l’hypocrite s’il

En tapisse la muraille De lieux les absolus lieux Pour le ventre qui se raille Renaître aux sentiments bleus.

Mieux entre une envahissante Chevelure ici mets-la Que le brin salubre y sente Zéphirine, Paméla

Ou conduise vers l’époux Les prémices de tes poux.

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