Hommage


Hommage

Stéphane MALLARMÉ

Le silence déjà funèbre d’une moire Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier Que doit un tassement du principal pilier Précipiter avec le manque de mémoire.

Notre si vieil ébat triomphal du grimoire, Hiéroglyphes dont s’exalte le millier À propager de l’aile un frisson familier ! Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.

Du souriant fracas originel haï Entre elles de clartés maîtresses a jailli Jusque vers un parvis né pour leur simulacre,

Trompettes tout haut d’or pâmé sur les vélins Le dieu Richard Wagner irradiant un sacre Mal tu par l’encre même en sanglots sibyllins.

Commentaires

  • A la demande d'Edmond Dujardin, Stéphane Mallarmé écrit une étude, Richard Wagner Rêverie d'un poëte français en juillet 1885, qui paraît dans La Revue wagnérienne du 8 août 1885. Henri de Régnier remarque la réserve qu'éprouve Mallarmé devant Wagner, reconnaissant son génie mais "[...] ne plie le genou devant sa suprématie.", contrairement à Villiers de l'Isle-Adam, Baudelaire ou Catulle Mendès.

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