Chanson


Chanson

Edgar Allan POE

Traduction de Mallarmé

Je te vis le jour de tes noces - quand te vint une brillante rougeur, quoiqué autour de toi fût le bonheur, le monde tout amour devant toi.

Et dans ton oeil une lumière embrasante (laquelle pût être) fut tout ce que sur Terre ma vue douloureuse, eut à voir de Charme.

Cette rougeur, peut-être, était-ce virginale honte (pour tel ce peut bien passer) bien que son éclat ait soulevé une plus fougueuse flamme dans le sein de celui, hélas !

Qui te vit ce jour de noces, quand cette profonde rougeur te voulut venir, quoique le bonheur fût autour de toi, le monde tout amour devant toi.

Poème original

SONG

I SAW thee on thy bridal day --
When a burning blush came o'er thee,
Though happiness around thee lay,
The world all love before thee:

And in thine eye a kindling light
(Whatever it might be)
Was all on Earth my aching sight
Of Loveliness could see.

That blush, perhaps, was maiden shame --
As such it well may pass --
Though its glow hath raised a fiercer flame
In the breast of him, alas!

Who saw thee on that bridal day,
When that deep blush would come o'er thee,
Though happiness around thee lay,
The world all love before thee.

SCOLIE

Stéphane MALLARMÉ

<< A la rivière | Poemes | A M.L.S. >>