Eulalie
Eulalie
Edgar Allan POE
Traduction de Mallarmé J’habitais seul un monde de plaintes, et mon âme était une onde stagnante, avant que la claire et gentille Eulalie devînt ma rougissante épousée - avant qu’avec les cheveux dorés la jeune Eulalie devînt ma souriante épousée. Ah ! non - moins brillantes, les étoiles de la nuit que les yeux de la radieuse fille ! et jamais flocon que la vapeur peut faire avec les teintes pourpre et de nacre de la lune, ne peut valoir en la modeste Eulalie la plus négligée de ses tresses - ne peut se comparer en Eulalie les yeux brillants à la plus humble et la plus insoucieuse de ses tresses. Maintenant le Doute - maintenant la Peine, ne reviennent pas, car mon âme me donne soupir pour soupir ; et, tout le long du jour, luit, brillante et forte, Astarté dans le ciel, pendant que toujours sur elle la chère Eulalie lève son oeil de jeune femme - pendant que toujours sur elle la jeune Eulalie lève les violettes de son oeil. |
Poème original I dwelt alone
Ah, less- less bright
Now Doubt- now Pain
|
SCOLIE Stéphane MALLARMÉ
Qui peut lire anglais devra, les yeux sur le texte, laisser comme chanter en lui ce petit poème de la musique la plus suave ; et s'arrêter à des effets allitératifs étranges, tel le vers : And the yellow-haired young Eulaly became my … qu'est, hélas ! impuissant à suggérer même notre calque. Ce nom d'Eulalie ne me semble demandé à aucune figure existante de l'entourage de Poe ; je l'attribue à l'exquise euphonie qu'il a dans l'anglais. |
<< Le palais hanté | Poemes | Le ver vainqueur >>